Garder un souvenir visuel du confinement

Évidemment, chacun d’entre nous va garder, à titre personnel, un souvenir précis et clair du confinement, du temps passé enfermer chez soi, de la panique et de l’insécurité, de la manière dont il a vécu cet évènement hors du commun qui a touché le monde entier. Mais qu’en est-il des générations futures et de la mémoire collective ? Comment va-t-on expliquer les villes désertes, les magasins et les commerces aux portes closes et aux vitrines vides ? L’Université de Paris-Nanterre et le CNRS ont lancé il y a peu une initiative collaborative. Nous vous expliquons cela dans cet article.

Le défi « Vitrines en confinement »

Comment faire vivre et perdurer un souvenir difficile lorsque beaucoup veulent oublier et passer à autre chose ? Comment expliquer et parler de cette période de confinement dans quelques mois ou années ? Quels mots ou expressions et quelles phrases va-t-on utiliser pour définir et décrire ce temps si particulier ? Sur quelle sorte de documents va-t-on pouvoir appuyer nos propos et nos témoignages lorsque viendra le temps de raconter ces moments à nos enfants et nos petits enfants ? C’est pour répondre à ces nombreuses questions, et beaucoup d’autres, que le défi des « Vitrines en confinement » a débuté.

Le mouvement a commencé en France et en Italie le 19 avril 2020 avec un objectif simple : les personnes intéressées et voulant participer devaient, lors de leur petite et courte sortie autorisée, prendre des clichés dans les espaces publics des messages, des mots, des pensées, des excuses, des questions, des dessins, des banderoles de soutien, et toutes autres choses qui ont vu le jour depuis le 15 mars et qui sont affichés sur les balcons, sur les vitrines, sur les murs et les façades des bâtiments. L’auteur du cliché doit ensuite le partager sur les réseaux sociaux, accompagné du hashtag #VitrinesEnConfinement et d’un petit message sur le lieu.

Le mouvement continue à l’heure actuelle, pendant le déconfinement, ce qui donne naissance à de nouveaux messages sur les vitrines et les fenêtres. Cette gigantesque collection photographique va ensuite pouvoir être étudiée et analysée par des chercheurs et des scientifiques. Elle va permettre de garder une trace et un souvenir visuel des rues, des quartiers, des villes et des façades au moment du confinement et dans les premières phases de déconfinement. C’est ainsi une initiative qui va participer à la sauvegarde du patrimoine visuel de notre pays.

Crédit photo : Photo de Gustavo Fring sur Pexels